Acquérir une nationalité n’est pas quelque chose qui nous arrive tous les jours et heureusement.
Je suis arrivé en France en 2010, le 4 juillet. Avec Rabelais, Baudelaire et Apollinaire comme instructeurs du lexique, j’avais un langage d’enfer. Mais de quel siècle arrives-tu ? On ne dit pas « je fus », mec.
10 ans plus tard, le 4 juillet de 2020, la préfecture acceptait mon dossier complet pour instruction.
Pourquoi demander la nationalité française ? Il y a t’il un sens à acquérir une nationalité ? Pour moi il y avait deux raisons principales: la France est un pays qui m’a très bien accueilli et qui en plus a mis sur mon chemin deux françaises magnifiques qui font depuis battre mon cœur: ma femme et ma fille. C’est donc normal, n’est-ce pas?
Après plus d’une décennie à vivre dans un pays, on commence à ne plus se sentir étranger. Et puis réellement, personne n’aime se sentir de telle sorte.
J’ai un accent en français quand je parle (oui, je n’arrive pas à le cacher, et parler de mon cou me mets toujours mal à l’aise), mais aussi je n’ai plus un accent salvadorien quand je parle en espagnol. Deux tiers par là et un tiers par ici, méritent bien le mimétisme culturel que je suis devenu. Je suis salvadorien et je suis français, je suis finalement comme le Jetlag, il m’a juste fallu du temps.
Avoir autant étudié le terroir m’a fait passer un moment comique pendant mon entretien culturel: vous aimez le fromage monsieur? Oui, pâte molle ou pâte dure?
J’ai aussi appris que si je devais m’identifier avec un français, celui-ci ne serait pas qu’un seul. Merci Boris Vian, Rimbaud, Pasteur et Napoléon de m’avoir accompagné, vous étiez au rendez-vous (Napoléon juste pour le cliché #ForeverCorsica).
Ma France chérie, merci de m’avoir reçu dans tes bras. Je promets de continuer à lutter pour que le café qui passe dans tes comptoirs ne fasse pas mal à l’estomac de mes compatriotes et leur laisse un bel arrière-goût.
Deja una respuesta